jeudi 10 février 2011

Zoom sur le réchauffement climatique (1)

Il y a plus de 20 ans, de nombreux scientifiques s’interrogeaient sur l’existence ou non d’un «réchauffement climatique» avéré. Les observations et mesures effectuées ces dernières années ont levé le doute sur la question :
Augmentation lente, supérieure à 0,6°C en un siècle, des températures moyennes enregistrées par les stations météorologiques du monde entier, diminution de l’étendue et de l’épaisseur de la banquise arctique, recul des glaciers, hausse significative du niveau de la mer, autant d’indices sont venus confirmer la réalité du réchauffement climatique.

L’effet de serre est souvent incriminé comme étant responsable du réchauffement climatique. Mais il faut savoir que l’effet de serre est un phénomène naturel lié à la présence de gaz atmosphériques, tels que le dioxyde de carbone, le méthane qui piègent le rayonnement infrarouge émis par la Terre. Cet effet de serre permet à l’atmosphère de se maintenir à une température moyenne de 15°C et sans lui, la température moyenne de la Terre serait de l’ordre de - 18°C !
Le climat varie et variera toujours pour des raisons naturelles. Toutefois, les activités humaines augmentent de façon considérable les concentrations atmosphériques de certains gaz, tels que les gaz à effet de serre (principalement le CO2), qui tendent à réchauffer la surface de la terre, et les aérosols anthropiques, qui tendent principalement à la refroidir.

D’où viennent les gaz à effet de serre produits par l’homme ?
  • Le gaz carbonique est surtout dû à la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) et à l’industrie (fabrication de ciment) ;
  • le méthane  provient de l’élevage des ruminants, de la culture du riz, des décharges d’ordures, des exploitations pétrolières et gazières ;
  • le protoxyde d’azote vient des engrais azotés et de divers procédés chimiques ;
  • les gaz fluorés sont des gaz propulseurs dans les bombes aérosols, des gaz réfrigérants (climatiseurs). Ils sont émis aussi par diverses industries (mousses plastiques, composants d’ordinateurs) ;
  • l’hexafluorure de soufre est un gaz détecteur de fuites, utilisé également pour l‘isolation électrique ;
  • les hydrocarbures perfluorés sont entre autres émis lors de la fabrication de l’aluminium.
Les observations attestent que treize des quinze dernières années (1995-2008) figurent parmi les années les plus chaudes jamais enregistrées depuis que les températures de la surface du globe sont mesurées (1850). Au cours des cent dernières années (1906-2005), la température moyenne de la planète a augmenté de 0,74°C. Le niveau moyen des mers a augmenté de 17 cm au cours du vingtième siècle.

Quelles sont les conséquences?

Selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), les précipitations extrêmes et les inondations seront probablement plus nombreuses dans les années à venir, « notamment dans les latitudes moyennes ».
En Europe du nord, le GIEC prévoit des pluies plus fortes en hiver. En Europe du sud, on remarque une réduction des pluies en été, avec pour conséquence une multiplication des sécheresses et des incendies, ainsi qu’un déficit en eau dans le pourtour méditerranéen.
D’ici à 2050, près d’un million d’espèces végétales et animales risquent de disparaître à cause du réchauffement climatique. Telle est la conclusion d’une étude internationale publiée en janvier 2004 dans la revue Nature. Les chercheurs ont évalué les conséquences de la hausse des températures sur plus d’un millier d’espèces.
Ils estiment que dans le cas d’un réchauffement moyen (+1,8 à 2°C), 15 à 37% de l’ensemble des espèces seront menacées d’extinction à cause de la modification de leur habitat naturel.
Les écosystèmes les plus riches, comme la grande barrière de corail en Australie, sont les plus menacés. Une étude publiée en février 2004 par l’Université australienne du Queensland prévoit que la grande barrière, qui s’étend sur 2 000 km, aura perdu l’essentiel de sa couverture corallienne dans 50 ans.
Les conséquences de la hausse des températures sur la faune et la flore sont déjà palpables. Au Canada, le permafrost de l’Arctique (sol gelé en permanence) a perdu 80 000 km2 en 30 ans et la saison des glaces a raccourci, menaçant la survie des ours polaires.
En France, l’Inra (Institut national de recherche agronomique) constate que depuis 20 ans les arbres fleurissent de plus en plus tôt, et que les vendanges sont plus précoces en moyenne d’une quinzaine de jours.


L’élévation du niveau de la mer inquiète également. Chaque année depuis cent ans, celui-ci monte en moyenne de 1 à 2 mm à cause de la dilatation de l’eau sous l’effet de la chaleur et de la fonte des glaces terrestres.
Le niveau de la mer pourrait gagner entre 5 et 30 cm d’ici à 2050. Si cette tendance se poursuit, de grandes métropoles côtières seront menacées d’inondations massives d’ici la fin du siècle.
Par ailleurs, le réchauffement risque d’avoir de graves impacts en matière sanitaire. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une élévation de température de 1 ou 2°C dans les prochaines décennies pourrait étendre vers le nord le territoire des moustiques vecteurs de maladies tropicales, comme le paludisme ou la dengue.
La multiplication des catastrophes naturelles (inondations, tempêtes ou sécheresses) risque également d’entrainer la propagation des épidémies, en provoquant des mouvements de population et des pénuries d’eau potable.

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