vendredi 18 février 2011

Les forêts africaines absorbent plus de CO2


Publiée jeudi 19 février dans la revue britannique Nature, une étude internationale révèle une évolution difficilement explicable du niveau de stockage de CO2 dans les forêts. Ce sont 0,63 tonnes de plus par hectare et par an qui ont été stockées dans les forêts d’Afrique sur la période 1968-2007, expliquent les chercheurs. Le réchauffement climatique en pourrait être la cause.

La forêt africaine stocke 0,63 tonnes de plus par hectare et par an

Les arbres captent le carbone par le phénomène de photosynthèse. Jusque là rien de nouveau : les arbres captent le dioxyde de carbone dans l’atmosphère, l’intègrent puis n’en rejettent qu’une partie. Ce qui a évolué, révèle l’étude internationale (Etats-Unis, Europe, Afrique, Asie) c’est le taux d’absorption des forêts africaines qui s’est accru, et cela, dans les mêmes proportions que celles enregistrées dans la forêt amazonienne.

Installés dans dix pays d’Afrique, 79 laboratoires ont planché sur le sujet. « Les forêts tropicales africaines fournissent un écosystème important en captant le carbone et en étant un puits de carbone, réduisant ainsi le taux d’accroissement du CO2 dans l’atmosphère », explique les chercheurs, en soulignant l’importance de les protéger.

Pouvant stocker 40 à 50 % du CO2 présent dans la végétation, les forêts tropicales ne couvrent aujourd’hui plus que 7 à 10 % des terres de la planète. Le stockage de carbone de la forêt irait de quelques centaines de kilos à quelques tonnes par hectare et par an. Ces « puits » de carbone ont donc une fonction fondamentale pour la préservation de la planète. Pas moins de 4,8 milliards de tonnes de CO2 sont ainsi absorbées chaque année dans le monde, soit un cinquième du carbone émis par l’homme.

A l’origine, le changement climatique ?

Le fait que la forêt africaine stocke plus de carbone est donc à première vue positif et permet de compenser le phénomène de déforestation mondiale et plus particulièrement africain.

De ce constat à première vue réjouissant, intervient une réflexion enrichissante d’une spécialiste de l’Institut de Recherche tropicale Smithonian au Panama. Pour Hélène Muller-Landau, ce phénomène peut être du à la perturbation causée par les changements climatiques et atmosphériques récents. Signe de transition, la flore s’adapte et évolue. L’augmentation de la présence de dioxyde de carbone dans l’air aurait un impact direct sur l’augmentation de rétention de carbone par les arbres.

Mais, si les arbres pourraient nous aider à nous débarrasser de plus de carbone qu’avant, nous ne pouvons pas compter sur eux à long terme explique l’auteur de la publication et chercheur à l’université de Ledds, le Dr Simon Lewis.

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