mardi 22 février 2011

CO2 : les forêts anciennes à notre secours

Les forêts anciennes jouent un rôle clé de «modérateur» du réchauffement climatique car elles accumulent de grandes quantités de carbone au fil des siècles, selon une étude internationale publiée jeudi dans la revue Nature.


Arbre - forêt - réchauffement climatiqueLes forêts anciennes exclues
Jusqu'à ce jour, nombre de spécialistes du climat estimaient que seules les forêts «jeunes» en croissance absorbaient plus de CO2 qu'elles n'en rejetaient, ce qui contribue à ralentir le processus de réchauffement de la planète. Quant aux forêts âgées de plus de 150 ans, elles n'ont pas été prises en compte dans le Protocole de Kyoto sur le climat. Pour mémoire, ce Protocole vise à lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz carbonique.

Hypothèse balayée
Cette nouvelle étude montre que les forêts anciennes peuvent continuer à accumuler du carbone donc participent aussi à la prévention du réchauffement climatique. Pourtant, l'hypothèse inverse avait été acceptée par «la grande majorité des écologistes comme des non-écologistes» depuis les années 60 malgré le manque d'étude approfondie.

Une étude de haute importance
Selon Philippe Ciais, directeur adjoint du Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE), la nouvelle base de données révèle que ces forêts anciennes séquestrent «entre 0,8 et 1,8 milliard de tonnes de carbone par an» et que 15% de la surface forestière totale jusqu'alors ignorée dans les bilans du carbone est responsable «d'au moins 10% » de la séquestration totale du carbone. Ainsi, l'équipe internationale d'auteurs de cette étude estime que les forêts anciennes doivent être prises en compte dans les négociations internationales.

Quelles sont ces forêts anciennes
Ce sont des forêts primaires non gérées par l'homme. Elles constituent plus de 30% de la surface totale des forêts, la moitié dans des régions tempérées de l'hémisphère nord.
Sébastiaan Luyssaert, un des auteurs de l'étude et professeur à l'Université d'Anvers, ajoute : «les discussions devraient inclure les forêts boréales et tempérées du Canada et de la Russie».

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